Qu'est-ce que vous remarquez par rapport aux parties soulignées du texte suivant ?
Reçu la réponse de ma tante Philomène, avec deux billets de cent francs, — juste ce qu’il faut pour le plus pressé. L’argent file entre mes doigts comme du sable, c’est effrayant.
Il faut avouer que je suis d’une sottise ! Ainsi, par exemple, l’épicier d’Heuchin, M. Pamyre, qui est un brave homme (deux de ses fils sont prêtres), m’a tout de suite reçu avec beaucoup d’amitié. C’est d’ailleurs le fournisseur attitré de mes confrères. Il ne manquait jamais de m’offrir, dans son arrière-boutique, du vin de quinquina et des gâteaux secs. Nous bavardions un bon moment.... Bref, en prenant ma commande, il m’a dit un jour, gentiment : « J’ajoute trois bouteilles de quinquina, ça vous donnera des couleurs. » J’ai cru bêtement qu’il me les offrait.
Mon confrère de Verchin, qui n’est pas toujours des plus discrets, a cru devoir faire sous forme de plaisanterie, allusion, devant M. Pamyre, à ce petit malentendu. M. Pamyre en était sincèrement affecté. « Que M. le curé, a-t-il dit, vienne autant de fois qu’il lui plaira, nous aurons du plaisir à trinquer ensemble. Nous n’en sommes pas à une bouteille près, grâce à Dieu ! Mais les affaires sont les affaires, je ne puis donner ma marchandise pour rien. »
Journal d'un curé de campagne, Georges Bernanos (domaine public)
Considérez ces questions :
Un déterminant est un mot qui détermine ou qualifie le sens d’un nom en exprimant des concepts tels que la quantité et le caractère défini. Il n’y a jamais plus d’un déterminant par nom et il est toujours placé avant le nom. Les déterminants s’accordent typiquement en genre et en nombre avec les noms qu’ils modifient.
Les déterminants peuvent être définis ou indéfinis. Un déterminant défini exprime que le nom qu’il modifie est identifiable. Par exemple, dans la phrase ci-dessous, le et sa sont des déterminants définis. La phrase parle d’un livre et d’une soeur spécifiques que les locuteurs peuvent identifier.
Par contre, la phrase suivante contient des déterminants indéfinis : un, quelques, du, et une. Ces déterminants introduisent des noms qui ne sont pas spécifiques.
Une fois qu’une entité est introduite dans un discours, typiquement à l’aide d’un déterminant indéfini, il devient identifiable. La prochaine fois que l’on en parle, on peut donc généralement utiliser un déterminant défini :
En introduisant quelque chose, on peut quand même utiliser un déterminant défini si la chose est spécifique ou identifiable autrement, par exemple si c’est observé dans la situation (ce gâteau, en montrant par le doigt), si c’est identifié par le contexte de la phrase (les chaussures de Sophie, les chaussures que je t’ai données hier), ou si on parle de manière générale (le riz est bon pour la santé).
Il y a trois sortes de déterminants qui modifient un nom défini. L’article défini (le) fournit un sens défini sans autre modification du nom. Les déterminants possessifs (mon, ton, son, notre, votre, leur) expriment en plus que le nom est possédé. Le déterminant démonstratif (ce) indique que le référent du nom est identifiable parce que c’est observé dans la situation ou vient d’être mentionné.
L’article défini (le) fait l’accord en genre et en nombre avec le nom qu’il modifie :
Le et la deviennent tous les deux l’ lorsqu’ils précèdent un nom commençant par une voyelle ou un h muet : l’université, l’hôpital. C’est ce qu’on appelle l’élision.
Contrairement à le et la, les n’a pas de forme contractée et réduite. Lorsque les est suivi d’un mot commençant par une voyelle ou un h muet, le s final normalement silencieux de les est prononcé, produisant un son /z/. Ce son supplémentaire reliant deux mots est appelé liaison.
Notez que l’élision et la liaison apparaissent avec la plupart des mots commençant par h : l’homme, les_(z)_hommes, l’hiver, les_(z)_hivers. Les exceptions à cette règle sont les mots commençant par un h aspiré : le haricot, les haricots, le héros, les héros.
Élision | Liaison | Pas d’élision/liaison devant une consonne |
---|---|---|
l’animal | les animaux | le chat, les chats |
l’hôtel (h muet) | les hôtels (h muet) | la harpe, les harpes (h aspiré) |
L’article défini est utilisé dans les contextes suivants :
Notez que le déterminant possessif peut aussi être utilisé avec les parties du corps (Elle met sa tête en arrière). L’article défini est obligatoire seulement si le possesseur est déjà indiqué par un pronom précédent (elle se masse les yeux; elle lui lave la main).
Par contre, un déterminant indéfini est utilisé si la partie du corps est modifié par un adjectif qui précède le nom. Dans la phrase suivante, un énorme nez veut simplement dire que le nez du patient est énorme, alors que l’énorme nez voudrait dire qu’il y a un énorme nez spécifique qui a déjà été introduit.
Les noms de personnes n’ont pas d’article, sauf pour désigner une famille ou pour parler des personnes avec un certain nom sans parler d’une personne en particulier.
Les villes n’exigent généralement pas d’article en français.
Les continents, les pays, les états, les régions et les océans nécessitent généralement un article (l’Afrique, la France, le Texas, la Bourgogne, l’Atlantique etc.), mais il existe quelques exceptions : Haïti, Israël, Madagascar, etc. (voir Prépositions)
Les mois ne nécessitent jamais d’article.
Les jours de la semaine ne nécessitent pas d’article dans les cas où ils n’indiquent pas une récurrence habituelle.
Après le verbe parler, les langues peuvent paraître avec ou sans article. Parler français peut avoir le même sens que parler le français (savoir parler cette langue) ou parler en français (utiliser le français dans une circonstance quelconque).
Un nom qui est le complément d'un autre nom n'a généralement pas d'article. C'est marqué seulement par la préposition de.
Il n'y a jamais d'article après la préposition en.
Les prépositions avec, pour, par, et sans permettent souvent comme complément un nom sans article.
Plusieurs expressions verbales incluent un nom sans article, surtout avec les verbes avoir et faire.
Les déterminants possessifs indiquent la possession.
Ils s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils déterminent.
Masculin singulier | Féminin singulier | Pluriel | Traduction |
---|---|---|---|
mon | ma | mes | my |
ton | ta | tes | your (familier et singulier) |
son | sa | ses | his, her, their (singulier), its |
notre | notre | nos | our |
votre | votre | vos | your (formel ou pluriel) |
leur | leur | leurs | their (pluriel) |
Les déterminants possessifs doivent s’accorder avec le nom qu’ils modifient. Dans l’exemple suivant, le nom féminin femme requiert une forme féminine – sa – alors que le nom masculin fauteuil requiert la forme masculine son. La traduction en anglais dépend du contexte. Étant donné que la phrase fait référence à Pierre, nous savons que sa signifie « his ». Cependant, le possesseur du fauteuil est ambigu, donc ce n’est pas clair si son se traduirait par his ou par her.
N’oubliez pas de faire la liaison entre les formes plurielles des déterminants possessifs et les mots commençant par une voyelle (mes amis). Ma, ta, sa deviennent mon, ton, son devant des noms féminins commençant par une voyelle pour éviter le hiatus de deux voyelles.
Les déterminants possessifs ne sont qu’un moyen d’exprimer la possession. D’autres expressions de possession incluent :
Le déterminant démonstratif ce (traduit par ‘this/that/these/those’) est utilisé pour un nom défini qui est observé dans la situation ou qui vient d’être mentionné. Il s’accorde en nombre et en genre avec le nom qu’il introduit.
Notez que la liaison est obligatoire entre ces et les mots commençant par une voyelle ou un h muet.
Souvent, le déterminant démonstratif désigne quelque chose que l’on peut voir ou montrer :
Le déterminant démonstratif peut aussi rappeler une chose ou une idée qui a été récemment mentionnée dans le discours.
Les déterminants démonstratifs peuvent désigner quelque chose de proche ou de lointain : pour distinguer deux éléments ou plus, on peut ajouter les suffixes -ci ou -là au déterminant démonstratif. Le suffixe -ci indique que l’élément est relativement proche du locuteur ; -là suggère que quelque chose est plus loin.
Les déterminants indéfinis sont principalement les articles un (une, des, de), et du (de la, de l’). Les numéraux cardinaux (deux, cinq, cent) et des mots comme plusieurs, divers, quelques, et certains fonctionnent très souvent comme des déterminants indéfinis, mais sont techniquement des adjectifs.
Les articles indéfinies indiquent simplement que le nom modifié n’est pas identifiable. Le choix d’article dépend de si le nom est comptable ou massif (voir Noms).
Si le nom est comptable, on utilise l’article indéfini un, qui s’accorde en genre et en nombre avec le nom.
Si le nom est massif (indénombrable), on utilise l’article indéfini du (souvent appelé l’article partitif), qui s’accorde en genre avec le nom et fait l’élision devant une voyelle.
Rappelez-vous qu’un nom qui est typiquement comptable peut souvent être conçu en termes massifs, et vice versa. Ainsi, le même nom peut être introduit par un article défini ou par l’un ou l’autre des articles indéfinis. Comparez ces exemples :
Dans le premier exemple ci-dessus, le vin fait référence à la catégorie générale. Dans le deuxième exemple, du vin fait référence au vin comme une substance massive et non-comptable. Dans le troisième exemple, un vin fait référence à un type de vin parmi d’autres, qui est donc comptable.
Dans certains contextes, l'article indéfini (un, une, des, du, de la, de l') est remplacé par de (d' devant une voyelle ou un h muet). Ces remplacements ne s'appliquent pas aux articles définis (le, la, les, l').
D'abord, quand un nom indéfini est le complément d’un verbe mis au négatif, les articles indéfinis sont typiquement remplacés par la préposition de :
Cependant, à la suite du verbe être, les articles indéfinis restent inchangés :
L’article peut aussi rester pour souligner le nom positif contrasté. Par exemple :
Ensuite, l'article indéfini est souvent remplacé par de après une expression de quantité. Les expressions de quantité incluent des noms (un kilo, un tas, une bouteille, etc.) ainsi que des adverbes (trop, assez, beaucoup, plein, etc.). Ces expressions peuvent prendre comme complément un nom indiquant la chose quantifiée. Dans ce cas, le nom est marqué par la préposition de :
Si le nom de chose dans cette construction a un déterminant défini, le déterminant garde sa place après la préposition de. La préposition de est amalgamée avec l’article défini pour faire les formes du (de + le) et des (de + les). (Ne confondez pas ces formes amalgamées avec les articles indéfinis du et des.)
Par contre, si le nom de chose dans cette construction a un déterminant indéfini, la préposition de remplace le déterminant.
Voici une liste d’expressions de quantité courantes :
Le même principe s'applique à d'autres expressions avec la préposition de (avoir besoin de, faire preuve de, avoir envie de, etc.) devant un nom indéfini pluriel (des) ou massif (du, de la, de l').
Certains adjectifs peuvent introduire un nom pluriel avec ou sans l’aide d’un déterminant. Quand il n’y a pas de déterminant défini devant l’adjectif, le nom est indéfini.
Voici des adjectifs courants qui peuvent introduire un nom indéfini pluriel : plusieurs, différents, divers, quelques, certains, maints
Les adjectifs pareille, maint, tel, et semblable peuvent introduire un nom indéfini singulier sans déterminant, mais cette construction est typiquement limitée à un registre très formel.
Les numéraux cardinaux (deux, six, cent, etc.) sont aussi des adjectifs qui peuvent introduire un nom avec ou sans déterminant.
Pour les numéraux 21, 31, 41, 51, 61 et 71, le mot et sépare le multiple de 10 de la fin du numéral : vingt-et-un, cinquante-et-un, soixante-et-onze (mais quatre-vingt-un, quatre-vingt-onze).
Un tiret lie les parties des numéraux composés en-dessous de cent (cinquante-sept). Le tiret est variable au-dessus de cent (trois mille deux cent trente-et-un, trois-mille-deux-cent-trente-et-un).
La forme des numéraux cardinaux est invariable (quatre femmes, deux mille oiseaux), à l’exception de un qui s’accorde en genre avec le nom (trente-et-une étudiantes) et vingt et cent qui prennent un s au pluriel si c’est un multiple exact (quatre-vingts, cinq-cents, mais quatre-vingt-trois, cinq-cent-soixante).
Les nombres 100 et 1 000 sont représentés par les mots cent et mille, sans un (cent hommes, mille hommes). Les mots million et milliard sont des noms nécessitant un déterminant (un million d’hommes, un milliard d’hommes).
En chiffres, un espace regroupe les grands nombres par ordre de mille (mille-sept-cent : 1 700). Une virgule sépare la partie décimale (trois quarts : 0,75). La monnaie est indiquée généralement après le chiffre (300 EUR, 300 €, 2,50 €), mais il n’est pas rare de voir un symbole de monnaie séparateur de la partie décimale (2€50).
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