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Qu'est-ce que vous remarquez par rapport aux parties soulignées du texte suivant ?
Je tiens à ce que tu saches combien tu es toujours présente et même visible au milieu de mes cent affaires. Je t’envoie, comme à la déesse propice, ma pensée et mon cœur, je t’unis à tout, c’est de toi que je tiens le courage de la journée pour suffire à des occupations sans nombre. Je suis assailli de visites, d’invitations, et c’est à cela que mes amis jugent à quel point ma réputation s’est accrue.
Je n’oublie jamais que la plus forte et la plus récompensée des preuves que je puisse t’offrir de mon amour sans bornes, c’est d’être digne de toi, de grandir mon nom, de dominer mes rivaux.
Un amour comme le tien réclame d’autres aliments que les sensations et les voluptés. Il faut que ton amant l’entretienne de sa valeur et qu’il y trouve le principe de sa force et l’aiguillon de sa gloire.
Païenne, Juliette Adam (domaine public)
Considérez ces questions :
Le subjonctif est un mode verbal. Comme tous les modes, il indique la relation entre la réalité et la situation évoquée par le verbe. Le subjonctif indique que la situation existe dans l’attitude du locuteur—par exemple, que le locuteur veut la situation, doute la situation, éprouve un sentiment envers la situation, voit la situation comme nécessaire, etc.
Cela ne veut pas forcément dire que la situation ne s’est pas aussi produite dans la réalité. Dans l’exemple ci-dessous, la personne à qui la phrase est adressée semble être venue. Mais le but de la phrase est de dire quelque chose sur les désirs du locuteur plutôt que de déclarer que quelqu’un est venu.
Le subjonctif apparaît presque toujours en phrase complexe, dans une phrase subordonnée. Dans ce cas c’est la phrase principale qui indique l’attitude du locuteur. La phrase subordonnée avec le verbe au subjonctif est typiquement introduite par la conjonction de subordination que (voir Conjonctions).
Comme le conditionnel, le subjonctif peut être conjugué au présent ou au passé. Les seules formes du subjonctif qui sont utilisées courrament sont le présent du subjonctif (l’équivalent du présent de l’indicatif) et le passé du subjonctif (l’équivalent du passé composé de l’indicatif). Il existe aussi un imparfait du subjonctif et un plus-que-parfait du subjonctif, mais ces formes ne sont utilisées qu’en registre très soutenu à l’écrit (voir Temps littéraires). Ils sont généralement remplacés par le présent du subjonctif ou le passé du subjonctif.
Il n’y a pas de futur du subjonctif—si la phrase principale est au futur, la phrase subordonnée aura le verbe au présent du subjonctif (par exemple : Il voudra que je lui écrive un poème pour sa petite Amandine).
La grande majorité des verbes sont réguliers au subjonctif. Même beaucoup de verbes qui sont irréguliers à l’indicatif sont réguliers au subjonctif (dire, connaitre, venir, boire, croire, recevoir, devoir, etc.).
Pour toutes les personnes du singulier (je, tu, il/elle/on), le subjonctif des verbes réguliers est formé en prenant la forme ils/elles du présent de l’indicatif, en supprimant le -ent, et en ajoutant les terminaisons -e, -es, -e :
Pour les première et deuxième personnes du pluriel (nous et vous), la forme du subjonctif est la même que celle de l’imparfait de l’indicatif :
Pour la troisième personne du pluriel (ils/elles), la forme du subjonctif est la même que celle du présent de l’indicatif :
Notez que pour beaucoup de verbes, le subjonctif a la même forme que le présent de l’indicatif, à l’exception des formes pour nous et vous, qui ont la même forme que l’imparfait. Il est donc souvent le cas qu’on ne peut pas savoir si un verbe est conjugué au subjonctif ou à l’indicatif, comme dans la phrase suivante :
Les verbes suivants ont les mêmes terminaisons que les verbes réguliers (-e, -es, -e, -ions, -iez, -ent), mais un radical irrégulier :
Les verbes suivants ont aussi les mêmes terminaisons que les verbes réguliers, mais ils ont deux radicaux irréguliers—un radical pour le singulier et la troisième personne du pluriel, et un autre radical pour les première et deuxième personnes du pluriel :
Les verbes être et avoir sont complètement irréguliers au subjonctif :
Le passé du subjonctif ressemble au passé composé en ce qu’il est formé avec le subjonctif présent du verbe auxiliaire approprié (avoir ou être) et le participe passé du verbe principal. Notez que le participe passé doit parfois faire l’accord en genre et en nombre avec le sujet ou le complément direct (voir Passé composé).
Le passé du subjonctif est introduit par les mêmes types d’expressions qui introduisent le subjonctif présent. Le passé du subjonctif est normalement utilisé dans des phrases subordonnées qui décrivent une action qui précède l’action de la phrase principale. Comparez ces phrases :
Notez que le temps du verbe dans la phrase principale ne prédit pas le temps du subjonctif dans la phrase subordonnée. Le choix entre le subjonctif présent et passé dépend de la relation chronologique entre les deux parties de la phrase complexe.
Des mots de plusieurs catégories peuvent prendre comme complément une phrase subordonnée avec un verbe au subjonctif. Dans tous ces cas, la phrase subordonnée est introduite par la conjonction de subordination que.
Notez que si la phrase subordonnée est un complément indirect (marqué par la préposition à), on la joint à la phrase principale par ce que (non seulement par que)
Il y a bien sûr beaucoup de locutions qui prennent comme complément une phrase subordonnée à l’indicatif (après que…, penser que…, apprendre que…, etc.). Seules les locutions qui expriment certains sens requièrent le subjonctif dans leur complément. Les types de locutions qui requièrent le subjonctif incluent celles qui expriment les attitudes suivantes :
Notez que le verbe devoir exprime l’obligation, mais ne peut pas prendre une phrase subordonnée comme complément direct. Devoir prend comme complément direct un infinitif (Je dois faire…) ou un nom avec le sens ‘owe’ (Je dois de l’argent…).
L’adjectif probable peut exprimer plus ou moins de doute selon le contexte. S’il est modifié de façon à réduire la probabilité (il n’est pas probable que…, il est peu probable que…), on utilise le subjonctif. Tout seul, probable prend le subjonctif ou l’indicatif selon le sens désiré.
Les expressions qui indiquent la certitude prennent généralement un complément à l’indicatif. Mais la négation ou l’interrogation introduisent du doute à ces expressions, qui peuvent donc prendre donc le subjonctif. Ces expressions incluent les suivantes :
En revanche, lorsque les expressions de doute sont niées, elles indiquent la certitude et peuvent donc être suivies de l’indicatif. Il est aussi quand même commun de trouver le subjonctif dans ce contexte :
Le subjonctif est utilisé après un nombre de locutions qui expriment l’éventualité—c’est-à-dire quand la situation décrite par la phrase principale est en relation avec une situation potentielle. Les types d’éventualité qui nécessitent le subjonctif incluent :
Rappelons que beaucoup de ces expressions peuvent prendre comme complément direct une phrase subordonnée (introduite par que) ou un infinitif. Si le sujet de la phrase principale est le même que le sujet du verbe dans le complément, le verbe sera à l’infinitif (Je veux faire…, Je suis content de faire…, Je viens pour faire…). Si le sujet change, le verbe sera au subjonctif (Je veux que tu fasses…, Je suis content que tu fasses…, Je viens pour que tu fasses…). Si la phrase principale contient une expression impersonnelle (il faut…, il est préférable…, il vaut mieux…), un complément à l’infinitif donnera une interprétation impersonnelle qui s’applique généralement. Pour spécifier un sujet en particulier après une expression impersonnelle, il faut mettre le complément au subjonctif (Il faut que tu fasses…). Comparez les phrases suivantes :
Un complément qui est une phrase subordonnée sera généralement marqué par que (ou ce que si c’est un complément indirect). Un complément qui est un infinitif sera marqué par de, une autre préposition, ou rien du tout, selon la valence du mot (voir Prépositions).
Certaines conjonctions ne peuvent pas prendre un complément infinitif et ont donc toujours une phrase subordonnée au subjonctif comme complément, même si le sujet reste le même de la phrase principale à la phrase subordonnée. Ces quatre conjonctions sont bien que, quoique, pourvu que, jusqu’à ce que.
On vient de voir que le contexte typique du subjonctif est dans une phrase subordonnée qui est complément d’une expression d’obligation, de désir, d’émotion, de doute, ou d’éventualité. Mais le subjonctif apparaît dans quelques autres contextes aussi.
Le subjonctif peut apparaître dans une phrase introduite par un pronom relatif (qui, que, dont, etc.) si l’existence de l’antécédent est souhaitée par le locuteur, mais n’est pas certaine. En revanche, si l’existence ou la possibilité de l’antécédent est probable et/ou certaine, alors le doute est retiré et l’indicatif est utilisé.
Si l’antécédent d’un pronom relatif est un superlatif (le meilleur, le plus beau, etc.) ou une expression similaire (le premier, le seul, le dernier, il n’y a que) qui contient une opinion subjective, on utilise le subjonctif. En revanche, si l’expression superlative contient un fait ou une opinion tout à fait objective, alors l’indicatif est utilisé puisque l’idée est dénuée de toute sorte de doute.
En début de phrase, que + phrase au subjonctif peut avoir un sens proche de l’impératif, mais pour la troisième personne (L’impératif ne permet que la deuxième personne et la première personne du pluriel). Cette construction exprime souvent un souhait plutôt qu’une demande.
Certains emplois idiomatiques de cette construction n’ont pas de que devant la phrase.
Alors que le subjonctif est utilisé fréquemment en français, de nombreuses constructions alternatives sont également utilisées à sa place.
De nombreuses expressions qui requièrent le subjonctif peuvent être complétées par des infinitifs à la place. Notez que la construction infinitive élimine le sujet de la phrase subordonnée originale.
Certaines locutions qui sont normalement suivies du subjonctif ont des prépositions correspondantes, de sorte que la phrase peut souvent être reformulée en utilisant un seul sujet, avec un infinitif suivant la préposition.
L’utilisation de l’infinitif implique une reformulation du contenu afin qu’il n’y ait qu’un seul sujet grammatical dans la phrase. Par exemple :
On peut parfois remplacer un verbe au subjonctif par un nom avec un sens équivalent. Si une expression ne peut pas prendre un complément nominal (comme c’est le cas pour bien que), on peut le remplacer par une autre expression avec un sens similaire (comme malgré).
Les paires de phrases suivantes présentent encore d’autres moyens d’éviter le subjonctif.