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Qu'est-ce que vous remarquez par rapport aux parties soulignées du texte suivant ?
Elle voulut qu’il se vêtît tout en noir et se laissât pousser une pointe au menton, pour ressembler aux portraits de Louis XIII. Elle désira connaître son logement, le trouva médiocre ; il en rougit, elle n’y prit garde, puis lui conseilla d’acheter des rideaux pareils aux siens, et comme il objectait la dépense :
— Ah ! ah ! tu tiens à tes petits écus ! dit-elle en riant.
Il fallait que Léon, chaque fois, lui racontât toute sa conduite, depuis le dernier rendez-vous. Elle demanda des vers, des vers pour elle, une pièce d’amour en son honneur ; jamais il ne put parvenir à trouver la rime du second vers, et il finit par copier un sonnet dans un keepsake.
Madame Bovary, Gustave Flaubert (domaine public)
Considérez ces questions :
Certains temps du passé qui étaient utilisés couramment dans le français d’autrefois sont devenus archaïques. Ils ont été remplacés dans le français oral, et de plus en plus dans le français écrit, par d’autres temps du passé (comme le passé composé, par exemple).
Ces temps sont encore utilisés dans un style très soutenu, principalement à l’écrit. On voit ces temps parfois dans les journaux, les romans, les documents religieux, la correspondance officielle, et d’autres genres formels. Aux registres informels à l’écrit (par exemple dans les blogs, les mails, les affiches…) on n’utilise pas ces temps. À l’oral, ces temps ne sont presque jamais utilisés. L’exception serait des genres oraux très formels, comme un discours politique préparé à l’avance, ou des situations où on souhaite apporter un sens archaïque, comme quand on raconte un conte de fées. On appelle ces temps les temps littéraires car ils sont souvent utilisés dans un style érudit de littérature.
Pour la plupart des gens qui apprennent le français comme langue seconde, il n’est probablement pas très utile d’apprendre à conjuguer les temps littéraires. Mais il est important de savoir les reconnaître, afin de comprendre des textes qui les utilisent.
Le passé simple est utilisé à la place du passé composé. Dans des narrations dans un style littéraire, on utilise le passé simple pour des évènements et l’imparfait pour des descriptions (voir Imparfait). Ce temps s’appelle le passé simple car, en contraste avec le passé composé qui comprend un auxiliaire, il n’y a qu’un mot.
Notez l’emploi du passé simple dans les phrases suivantes, dans des contextes où on utiliserait normalement le passé composé :
Pour tous les verbes réguliers en -er, le passé simple est formé en supprimant la terminaison (les deux dernières lettres de l’infinitif) et en les remplaçant par les terminaisons suivantes.
Les verbes réguliers en -ir et -re ont les mêmes terminaisons :
Beaucoup d’autres verbes ont un radical dérivé du participe passé et un de deux ensembles de terminaisons :
Quelques verbes ont un radical irrégulier (non-dérivé du participe passé), mais des terminaisons régulières :
Les verbes tenir et venir (et leurs dérivés) ont un radical irrégulier et des terminaisons irrégulières.
Le passé antérieur se compose du passé simple de l’auxiliaire (avoir ou être) et du participe passé du verbe. Il suit les mêmes principes pour le choix d’auxiliaire et pour l’accord du participe passé que les autres temps composés.
Passé antérieur = auxiliaire au passé simple + participe passé du verbe principal
Le passé antérieur occupe une place unique dans le système des temps. Comme le plus-que-parfait, il indique qu’une action est antérieure à un point de référence dans le passé (voir Plus-que-parfait). Mais généralement, l’action décrite par le passé antérieur précède immédiatement l’action qui sert comme point de référence (qui est typiquement au passé simple). Alors, dans un style littéraire, on trouve le passé antérieur pour des actions antérieures immédiates et le plus-que-parfait pour des actions qui sont antérieures de manière plus éloignée.
Le contexte où on trouve le plus souvent le passé antérieur est dans une phrase subordonnée après une conjonction temporelle : quand, lorsque, dès que, après que, aussitôt que.
Dans la phrase suivante, il y a une séquence avec une action principale et deux actions antérieures, dont une précède l’autre :
Dans un style non-littéraire, cette fonction d’antériorité immédiate est généralement remplie par le passé composé, avec la simple interprétation d’une séquence d’évènements :
Tous les verbes, sans exception, sont réguliers à l’imparfait du subjonctif.
Le radical de l’imparfait du subjonctif est la troisième personne du singulier du passé simple, moins le -t (s’il y a un t à la fin). À ce radical on ajoute les terminaisons -sse, -sses, -t, -ssions, -ssiez, -ssent. On ajoute un accent circonflexe à la dernière voyelle du radical pour la troisième personne du singulier, pour faire une distinction avec le passé simple. Voici quelques exemples :
Ouvrir
Être
Parler
Venir
Dans des circonstances où on n’utilise pas les temps littéraires, il n’y a que deux temps du subjonctif : le présent (qu’il fasse) et le passé (qu’il ait fait). On utilise le présent du subjonctif quand l’action dans la phrase subordonnée est au même moment que l’action de la phrase principale, que la phrase principale soit au présent ou au passé (voir Subjonctif)
Mais si on utilise les temps littéraires, le temps du subjonctif dépend du temps de la phrase principale. Si la phrase principale est au présent (et l’action de la phrase subordonnée est au même moment), on utilise le présent du subjonctif. Si la phrase principale est au passé (et l’action de la phrase subordonnée est au même moment), on utilise l’imparfait du subjonctif.
Si la phrase principale est au présent et l’action de la phrase subordonnée est antérieure, on utilise le passé du subjonctif (dans un style littéraire ou non-littéraire). Si la phrase principale est au passé et l’action de la phrase subordonnée est antérieure, on utilise le plus-que-parfait du subjonctif (dans un style littéraire) ou le passé du subjonctif (dans un style non-littéraire).
Le plus-que-parfait du subjonctif se compose de l’imparfait du subjonctif de l’auxiliaire (avoir ou être) et du participe passé du verbe. Il suit les mêmes principes pour le choix d’auxiliaire et pour l’accord du participe passé que les autres temps composés.
plus-que-parfait du subjonctif = auxiliaire à l’imparfait du subjonctif + participe passé du verbe principal
Dans des circonstances où on n’utilise pas les temps littéraires, il n’y a que deux temps du subjonctif : le présent (qu’il fasse) et le passé (qu’il ait fait). On utilise le passé du subjonctif quand l’action dans la phrase subordonnée est antérieure à l’action de la phrase principale, que la phrase principale soit au présent ou au passé (voir Subjonctif)
Mais si on utilise les temps littéraires, le temps du subjonctif dépend du temps de la phrase principale. Si la phrase principale est au présent (et l’action de la phrase subordonnée est antérieure), on utilise le passé du subjonctif. Si la phrase principale est au passé (et l’action de la phrase subordonnée est antérieure), on utilise le plus-que-parfait du subjonctif.
On a donc deux systèmes du subjonctif—un système pour le style non-littéraire et un autre pour le style littéraire.
Style non-littéraire :
Style littéraire :
Le plus-que-parfait du subjonctif est aussi utilisé pour remplacer le passé du conditionnel dans un style littéraire (voir Conditionnel).
Voici les temps littéraires avec leur fonction et les temps qui les remplacent pour remplir cette fonction dans un style non-littéraire.